Syndicat National des Praticiens Spécialistes de la Santé Publique  S.N.P.S.S.P

 

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Bureau Snpssp :  

   Président Dr YOUSFI Mohamed
  1er vice Président Dr OuledSlimane Mahmoud
  2eme vice Président Dr Chaib Hocine
  3eme vice président Dr Lamani Akli
  Secrétaire générale S.G Khaloui yacine
  1eme Secrétaire adjoint Dr Dib Seida
  2eme Secrétaire adjoint Dr Moualfi
  Trésorier Dr Hireche Salima
  Trésorier adjoint Dr Razibaoune Said

Siège

La résidence Hussein Dey Tel : 021 47.99.18

Le Jour d Algerie

Les médecins de la santé publique interpellent le Premier ministre

Le bras de fer opposant les praticiens de la santé publique à leur tutelle ne connaît toujours pas son épilogue. En grève illimitée depuis deux mois, Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), regroupés en Intersyndicale, ont décidé de maintenir leur mouvement de grève jusqu’à satisfaction de leurs doléances.

Ce mouvement de protestation ne semble susciter aucune réaction des pouvoirs publics, notamment le ministre de tutelle. Hier encore, médecins généralistes, spécialistes et chirurgiens dentistes ont observé un énième sit-in à l’intérieur de l’hôpital Mustapha-Pacha. Ces derniers ont répondu favorablement au mot d’ordre de leurs syndicats. Les protestataires ont tenté d’investir la rue vers midi, en vain.

Un impressionnant dispositif des forces de l’ordre a été mis en place pour quadriller le portail de l’hôpital. Des sit-in régionaux sont également tenus  pour protester contre l’indifférence affichée par leur tutelle face à leurs revendications. «One, two, three, où va la santé», «La santé en danger», «Ya Rais ya Aziz la santé agonise»,  «Baraket ya Barkat», étaient entre autres les slogans qui ont été fortement scandés par les médecins protestataires.

Présent sur les lieux, le Dr Merabet, président du SNPSP, a tenu a exprimé sa totale satisfaction quant à la mobilisation de la base, qui reste, selon lui, déterminée à ne plus baisser les bras jusqu’à l’aboutissement de leurs revendications. Interrogé sur les résultats de la réunion tenue avant-hier avec la Commission de la santé et des affaires sociales de l’APN, le Dr Merabet dira que «cette réunion a été une formalité pour nous, pour ne pas dire une perte de temps».

«Les membres de cette commission nous ont expliqué que nos revendications dépassaient le ministre de la Santé et nous ont demandé de voir ailleurs», affirme ce responsable. Cependant, la commission de la santé de l’APN a promis aux praticiens de la santé publique d’établir un rapport détaillé sur leur situation qui sera transmis au plus haut niveau.

«On ne veut pas de promesses, on veut du concret», a tonné Dr Merabet qui reconnaît que le ministre de la Santé ne peut rien faire pour dénouer cette crise. En effet, les représentants de partis politiques et de syndicats qui sont venus soutenir les praticiens de la santé publique ont affirmé que les revendications de cette corporation ne relèvent pas du département de Barkat.

«Le problème des indemnités et du statut particulier ne concernent pas uniquement les médecins. Toutefois, nous allons saisir le Premier ministre sur le cas des praticiens», dira Belkaïd Abdelaziz, président du groupe parlementaire du MSP. Le Dr Besbas, membre du groupe parlementaire et membre du bureau exécutif du RCD, partage le même avis. «Barkat n’a pas le pouvoir de décision, il faut saisir le président de la République» indique-t-il.

Devant «l’incapacité» du ministère de tutelle de mettre fin à ce bras de fer, les praticiens de la santé publique lancent un appel pressant au Premier ministre afin qu’il intervienne pour éviter le pourrissement dans le secteur de la Santé. Par ailleurs, l’intersyndicale des praticiens de la santé publique menace de radicaliser son mouvement de protestation si les pouvoirs publics continuent à observer le silence et à traiter les médecins avec «mépris».

M. Merabet indique que l’option d’investir la rue est toujours à l’ordre du jour. «La prochaine marche n’aura pas lieu ici. La date est le lieu ne sont pas arrêtés, mais une chose est sûre, la prochaine action sera plus radicale», avertit le président du SNPSP.

Notons que les praticiens réclament, outre un statut particulier tel que négocié en commission mixte avec leur tutelle, la mise en place d’une commission mixte pour le régime indemnitaire, l’application du décret exécutif 09-244 du 22 juillet 2009 portant aménagement et répartition des horaires de travail pendant la semaine dans le secteur de la Fonction publique, l’élargissement au profit du praticien généraliste du droit à la procédure de cession des logements de fonction.

El Watan

La police les a empêchés de marcher sur la présidence

Les médecins bastonnés

Les syndicats des praticiens et spécialistes de santé publique ont été empêchés, hier, de marcher sur la Présidence. Ils étaient près d’un millier, rassemblés dans l’enceinte du centre hospitalo-universitaire Mustapha Pacha, à vouloir sortir dans la rue afin de tenter de marcher vers El Mouradia. Déjà dans la matinée, la tension était palpable. Un dispositif de sécurité impressionnant encadrait de toutes parts la place du 1er Mai. Des fourgons de police et des brigades antiémeute encerclaient l’hôpital, filtrant les allées et venues. Dans l’enceinte de l’établissement, point de ralliement des grévistes, les médecins attendent, certains dépités, d’autres nerveux, mais tous déterminés à crier « à la face de ce pouvoir » leur ras-le-bol. Des délégations ont même fait le voyage depuis d’autres wilayas afin de prendre part à cette manifestation.

Et si l’ambiance est plutôt bon enfant, les grévistes ne cachent toutefois pas leur colère. « Ce silence total des autorités est incompréhensible. En méprisant de la sorte le système de santé publique, ce sont les Algériens que l’on méprise », s’indignent-ils. Le docteur Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), affirme que depuis l’enclenchement de la grève ouverte, « le ministère de tutelle n’a pris ni formellement ni informellement attache avec nous afin de mettre fin au conflit ». Le ministre, Saïd Barkat, en « prend pour son grade ». Agglutinés derrière de grandes banderoles, des médecins brandissent des rectangles de carton rouge. Imitant un arbitre de football, ils lancent  : « Coffi Barkat, dehors ! » « L’on sait très bien qu’ils n’en ont cure du système de santé publique. Nous nous battons pour l’avenir des malades, même si eux ne font rien pour le défendre », estime le docteur Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP). « S’ils ne s’inquiètent pas outre mesure des répercussions de cette grève, c’est tout simplement parce que l’activité médicale, en temps normal, est réduite à sa plus simple expression », ironise-t-il. « Les moyens sont là. Seulement, les milliards de dollars sont détournés à d’autres fins », accuse-t-il, pendant que les Algériens vivent dans la misère, avec un pouvoir d’achat en berne et une inflation galopante. « Même le service public, gratuit, est menacé par l’incurie des autorités, qui font la sourde oreille et entretiennent sciemment le pourrissement au sein de la société », poursuit le Dr Merabet.
A mesure que la foule grossit, des pancartes hostiles et corrosives apparaissent, les slogans et les chants fusent. Puis le silence et le calme se fait dans l’assemblée, qui converge vers le milieu de la place centrale de l’hôpital. Les médecins se rassemblent autour de l’horloge. Les présidents des deux syndicats prennent la parole à l’aide d’un porte-voix  : « Quels que soient les risques encourus, nous marcherons. Ils prétendent que nous sommes manipulés. Oui, nous le sommes. Mais par nos fiches de paie de misère, par nos conditions d’exercice exécrables, par le mépris et la négligence des autorités. » Le signal est donc donné, sous les youyous. Dans la foule, des membres du Snapap, M. Khendek, le vice-président de l’APN, des parlementaires, des députés du RCD et du PT sont venus apporter leur soutien au mouvement de protestation. Certains manifestants parient même quant au traitement que vont leur réserver les policiers. « Jamais ils n’oseront malmener un médecin. Le symbole de la blouse blanche est trop respecté », lance l’un d’entre eux. Et un autre de répondre  : « Ils ne vont pas se gêner. » La tournure prise par les événements lui a malheureusement donné raison. A mesure que la masse avance vers le portail de l’établissement, la haie d’éléments des forces antiémeute postés tout au long de l’entrée se resserre. Boucliers et matraques en avant, ils reçoivent l’ordre de ne surtout pas laisser les médecins sortir dans la rue. Coûte que coûte. Les blouses blanches, arrivées à quelques centimètres de la clôture humaine bleue, marquent une pause. Les députés et les présidents des syndicats tentent de parlementer avec les responsables des services de sécurité et de négocier une sortie « pacifique ». Ces derniers n’en démordent pas. Qu’à cela ne tienne. Puis c’est le choc frontal. Le chaos. La honte. Les manifestants se pressent contre les forces antiémeute et tentent de toutes leurs forces de les faire céder. Une vieille dame frappe de ses frêles mains un bouclier en scandant  : « Nous sommes des médecins, pas des terroristes ni des chiens. » La pression se faisant de plus en plus forte, les casques bleus sont débordés. Une vingtaine de manifestants réussissent à échapper au cordon de sécurité, mais ils n’ont pas fait un pas qu’ils sont « cueillis » par des policiers qui les attendaient de pied ferme. Les médecins sont carrément soulevés. Les agents tentent de les embarquer. Mais ils résistent. Ils sont alors poussés, tiraillés de toutes parts, maltraités. Même les députés, dans la cohue, sont malmenés et chahutés.

Trois syndicalistes, deux hommes et une femme, sont emmenés manu militari au commissariat. « Nous ne sommes pas vos ennemis, les ennemis sont ceux qui mettent le pays à genoux », lance l’un d’eux aux policiers. « Durant la décennie noire, nous nous sommes sacrifiés et nous étions là pour vous, pour recoller les morceaux des morts et panser les blessés que vous nous ameniez. Vous n’avez pas le droit de nous frapper », sanglote une femme à l’adresse d’un agent qui l’empoigne. A l’extérieur, dans le groupe, deux hommes s’effondrent. L’un d’eux est le docteur Yousfi. Tandis que ses confrères lui portent secours, la foule restée à l’intérieur continue, dans les cris et les chants, de pousser. « Honte à vous qui bastonnez des médecins », vocifère une praticienne, ajoutant, à l’adresse des photographes de presse  : « Montrez au monde entier la façon dont, chez nous, on traite les médecins  ! » Le Dr Yousfi se relève, titubant et chancelant. Mais cela ne dissuade pas pour autant les policiers de l’empoigner violemment. Il s’accroche alors à un panneau de signalisation. Il est rejoint par le Dr Merabet. Ils négocient avec un commissaire et obtiennent la libération de leurs collègues en échange de leur reddition aux forces de l’ordre. « Nous partons, mais continuez  ! », lancent-ils toutefois à la volée. Ce que les médecins feront durant près de deux heures, sous un soleil de plomb.

Les forces antiémeute décuplent leur répression, repoussant avec force, voire avec violence les tentatives des frondeurs. Relâchés par les policiers, les deux présidents reviennent à la manifestation. Ils remercient les protestataires pour leur participation et la large adhésion. Puis le rassemblement se disperse, sous l’œil vigilant des brigades antiémeute, visiblement soulagées. Toutefois, les syndicalistes assurent que la protestation n’est pas finie. Car en dépit de l’avortement de cette marche sur la Présidence, ils considèrent cette journée comme « une réussite ». « Nous avons montré que nous sommes disposés à aller jusqu’au bout et nous avons pu mobiliser tout ce monde. Nous leur avons fait peur, mais ce n’est que le début », promet le Dr Merabet avant de s’excuser. « Un médecin, après s’être fait bastonner, s’est écroulé. Il a été évacué vers les urgences de cardiologie. Nous devons lui rendre visite », dit-il, indigné. Le rendez-vous pour la prochaine manifestation est déjà pris pour mercredi prochain. Cette fois, devant le ministère de la Santé.

 

 

 

 

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